(Bien) installé depuis peu dans ses nouveaux locaux du Cardo, Sciences Po Strasbourg fait face à plusieurs enjeux majeurs : en 2020, l’école ouvre un concours d’accès en 4e année et crée une nouvelle filière. Le point avec Gabriel Eckert, son directeur depuis 2015.
Sciences Po Strasbourg ouvre une nouvelle voie d’accès, en 4e année. Qu’est-ce que cela signifie ?
C’est une rupture de modèle : jusqu’à présent, on passait un concours pour rentrer « à Sciences Po », en 1ère année. En ouvrant l’accès à Sciences Po Strasbourg en 4e année, non seulement on s’aligne sur les autres Sciences Po de région qui proposent cette voie d’accès, mais on permet aussi à des étudiants ayant un projet professionnel bien précis d’intégrer nos formations. C’est une autre logique. Les 91 places ouvertes au concours (examen de dossier puis entretien) offrent l’accès, en deux ans, au Diplôme national de master (DNM), correspondant au parcours choisi, et au diplôme de Sciences Po Strasbourg1.
La réforme a été adoptée à l’unanimité, signe que le dialogue de deux ans mené avec l’ensemble de notre communauté a été de qualité.
Pourquoi ce choix ?
Cela participe de l’ouverture de notre école, pluridisciplinaire, sur le monde, sur la société, sur l’université, aussi. Nous cherchons à réformer notre modèle traditionnel tubulaire, en accroissant cette ouverture à des profils de très bons étudiants de licence et internationaux.
Cela est facilité par notre appartenance à l’Université de Strasbourg (ce que nous rappelons dans notre signature, adoptée récemment) : outre l’adossement à une recherche de grande qualité, cela facilite la circulation de nos étudiants, qui ont accès à 75 parcours, en plus des seize que nous proposons. De plus en plus de liens privilégiés sont créés, facilitant les passerelles vers le Centre universitaire d’enseignement du journalisme (Cuej), la Faculté de sciences économiques et de gestion (Fseg) ou encore la Faculté des sciences sociales.
Ouvrir l’accès en 4e année s’inscrit aussi dans la même logique que l’organisation du concours de première année en commun avec le réseau ScPo2 : faire se lever les barrières et l’inhibition sociale des candidats potentiels. Après une licence, on a davantage eu le temps de peaufiner son projet professionnel et de gagner en confiance en soi.